VIDÉO - Guadeloupe : comment l'archipel s'adapte à l'érosion du littoral

par Laetitia ASGARALI DUMONT | Reportage Delphine Sitbon, Noélie Clerc
Publié le 5 février 2023 à 23h19

Source : JT 20h WE

L'érosion des côtes littorales s'intensifie et pousse les autorités à chercher des solutions de relogements pour les habitants.
En Guadeloupe, des logements ont été créés pour que les propriétaires de biens en bord de mer puissent se reloger.
Le 20H de TF1 s'est rendu sur place, à Basse-Terre.

L'érosion, un phénomène inexorable. Chaque année, la mer grignote quelques centimètres de côtes. Cela endommage et fragilise de nombreuses maisons en bord de mer. D’ici 2100, on estime même que 20% du littoral sera grignoté par l’océan, menaçant ainsi près de 50.000 habitations. Cette menace touche des logements en Normandie, en Bretagne, ou encore en Corse. Dans tous ses secteurs, la question de la relocalisation se pose. Il faut convaincre et dédommager des familles pour qu'elles déménagent à l'abri. 

En Guadeloupe, c'est déjà une réalité. À Petit-Bourg, plus vaste commune de l'île, l'agent immobilier Rony Saint-Charles gère des biens sur la bande littorale. À certains endroits, la côte est dans un bien piteux état. "L'érosion du talus fait que petit à petit les bâtis n'ont plus de support et que de manière soudaine quelqu'un peut entendre dans la nuit qu'une partie du bâtiment tombe soudainement. C'est ça le danger", explique l'agent dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de l'article. 

Un relogement difficile

Une maison qui tombe dans la mer, voilà le pire cauchemar des habitants et des autorités en Guadeloupe. C'est pourquoi il y a quatre ans, il a été décidé de détruire 74 constructions où il était trop dangereux d'habiter.

Sous certaines des maisons désormais condamnées, on peut retrouver un précipice de plusieurs mètres. Ce type de maison ne repose plus sur rien. Dans celle visible dans notre reportage, la chambre à coucher n'est qu'à un mètre de la mer." Il y avait dix personnes qui habitaient ici. C'était à un marchand de sommeil. Donc il y avait de nombreuses familles qui habitaient là", pointe l'agent immobilier Rony Saint-Charles. 

De nombreuses maisons fragilisées vont être prochainement détruites. Malgré le danger, des logements restent occupés. Certains habitants ne veulent pas quitter leurs maisons. Astrid, une chargée des questions sociales mandatée par la Mairie, nous l'explique : "Les familles qu'on a rencontrées nous disent qu'elles préfèrent mourir dans leurs maisons. Car, certains y ont vécu énormément de choses comme leur mariage, la naissance de leurs enfants. Donc, il y a vraiment un attachement des familles antillaises à leur maison".

Un lotissement flambant neuf a été construit pour accueillir les familles qui souhaitent être relogés. Les locataires payent entre 80 et 200 euros par mois, et pourront en être propriétaire d'ici 15 ans. Cette solution, Rose et son voisin Maurice l'ont choisie. Mais leur emménagement ne s'est pas fait de gaité de cœur. Car la mer est désormais plus loin et de nombreux souvenirs sont restés dans leur ancienne maison. "J'étais conscient de la situation là où j'étais. À chaque intempérie, on avait des dégâts. La terre descendait. Il y avait toujours des éboulements", assure Maurice. 

Pour financer cette vaste opération de relogement, la mairie a dû piocher dans différentes subventions. Aujourd'hui, il n'existe pas de politique publique pour le relogement des personnes exposées à des risques naturels.


Laetitia ASGARALI DUMONT | Reportage Delphine Sitbon, Noélie Clerc

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